Voici un petit listing de 12 erreurs auxquelles j’ai été confronté en créant des stop-motions. Mes réalisations en animation en volume sont encore loin d’être parfaites, mais j’espère que ce listing vous sera utile.
Erreur 1 : La lumière extérieure.
Si vous réalisez un stop motion, vous devrez faire en sorte qu’il n’y est pas de lumière extérieure qui puisse arriver en contact lumineux direct sur votre « décor/scène ». En effet, la lumière varie au fil du temps (nuage, pluie, soleil, mouvement de branches, feuilles d’un arbre à proximité de votre fenêtre).
Si tous ces éléments ne semblent pas importants en temps réel, ça le sera au moment de l’animation.En effet, lorsque vous réaliserez votre animation en image par image vous serez soit à 12 images par seconde soit à 24 images par seconde (ce qui prendra du temps à animer et de ce fait la lumiere changera).
On choisit ce nombre d’images dans une animation en volume, car elle correspond à la « persistance rétinienne », de ce fait au-delà de 24 images votre œil ne perçoit pas qu’il s’agit de photos placées les unes derrière les autres en vitesse rapide.
Si vous choisissez de ne pas prendre en compte ce paramètre, vous aurez un effet de clignotement (plus ou moins désagréable) au cours de votre vidéo.
D’autre part, si vous vous placez entre la source de lumière et votre
animation, votre ombre pourra modifier subtilement la lumière, ce qui
renforcera l’effet de clignotement.
Par ailleurs, si vous restez dans la zone de cadrage de votre prise de vue vous apparaîtrez par flash dans l’animation finale, vous pouvez cependant retoucher les images ou vous apparaissez avec un logiciel de retouche photo (Photoshop, Gimp.) ou supprimer l’image concernée.
Erreur 2 : l’effet saccadé.
En choisissant le stop motion, vous devrez réaliser de multiples images (les unes après les autres). Si vous réalisez à l’aveugle votre animation (sans savoir la position de votre précédente image), il y a de fortes chances pour que l’objet que vous animez soit trop éloigné du premier.
De ce fait, au moment où vous lancerez la lecture de votre animation, vous vous rendrez compte que le personnage/objet avance sans fluidité.
Comment résoudre ce problème ? Il vous faudra activer l’option « Onion Skin » soit en Français : « Vue en pelure d’oignon », vous pourrez ainsi avoir un aperçu de la précédente image (cette option est présente sur les applications de stop-motion de téléphone portable).
La vue en pelure d’oignon fonctionne comme un calque, vous réduisez ainsi l’opacité de votre image actuelle pour voir la précédente et ainsi adapter la position de votre objet/personnage.
Erreur 3 : la vidéo trop courte.
En raison du fonctionnement du stop motion (24 images par seconde), l’animation en volume vous demandera pas mal de patience.
Car vous allez devoir réaliser plusieurs secondes de films pour que votre animation soit intéressante,
De ce fait si vous réalisez par exemple une vidéo test de stop motion de 15 secondes, il vous faudra pas moins de 360 photos et autant de mouvement de vos personnages.
Erreur 4 : S’attaquer à une animation trop complexe.
Vous pouvez animer plusieurs types de mouvement en fonction du sujet que vous avez choisi.
Le plus simple est de commencer par un mouvement de glissement (l’animation d’un escargot, d’une voiture, d’une balle qui roule sur le sol.)
Si vous vous attaquez dès le début au cycle de marche d’un être humain avec une armature à rotule par exemple :
Vous vous rendrez rapidement compte que de nombreux paramètres entrent en ligne de compte.
De ce fait, vous devrez animer le mouvement des jambes, le balancement des bras et des mains, le mouvement des hanches, la fixation de votre personnage pour qu’il ne tombe pas quand il se déplace…
Erreur 5 : Sous-estimer l’importance des effets sonores et de la musique.
Si vous réalisez un stop motion muet, l’immersion dans votre univers/création sera plus complexe pour le spectateur. L’ajout d’une simple musique en fond sonore pourra venir accompagner votre réalisation.
Si vous réalisez des bruitages vous-même à l’aide d’un magnétophone, l’animation s’améliora. Vous pouvez également trouver des banques sonores gratuites sur Internet.
Erreur 6 : Choisir une pâte à modeler trop molle.
Quand j’ai sélectionné la pâte à modeler, j’ai pris la plus modelable, mais cela pose problème avec le stop motion, car vous manipulez régulièrement le personnage/objet.
D’autre part si vous avez choisi d’utiliser une armature que vous réalisez vous-même (fil électrique + dominos électrique pour les jonctions), je vous conseille de protéger celle-ci avec une feuille d’aluminium pour éviter que de la pâte à modeler s’incruste dans l’armature.
Si il s’agit d’une animation sans armature (une animation de lettres en pâte à modeler par exemple) il vous faudra également veiller à ce que la pâte à modeler ne soit pas trop tendre, sinon elle laissera des traces sur le support d’animation.
Erreur 7 : Se limiter à un seul matériau.
Presque tout ce qui vous entoure est animable : un stylo, une tasse à café, un fruit, un jouet, du carton, de la peinture, des vêtements…
Vous pouvez également vous animer vous-même en stop motion, mais il s’agit plus précisément de time-Lapse(Le time-Lapse peut être réalisé en extérieur, il s’agit comme le stop motion de prise de photo à intervalle régulier).
Erreur 8 : Ne pas avoir de système de fixation pour le téléphone ou l’appareil photo.
L’erreur la plus connue reste la mauvaise fixation de votre matériel de prise de vue (appareil photo ou téléphone). Pendant votre stop-motion, si l’appareil bouge, il sera complexe de le remettre à l’emplacement où il se trouvait initialement, à moins de prendre appui sur « l’onion Skin » pour essayer de le remettre en place l’appareil.
En d’autres termes, si vous fixez vos appareils avec ces techniques, vous limiterez les risques de déplacement :
- Utilisez de la pâte à fixe pour bloquer votre appareil photo sur la table où vous faites une prise de vue (c’est rudimentaire, mais ça marche 😉 . )
- Servez-vous d’un trépied pour stabiliser votre appareil photo.
- Ayez recours à un support ou un trépied pour téléphone.
- Caler votre appareil photo avec des livres ou des briques de Lego (technique qui peut marcher ;).
Bien entendu, il vous faudra également veiller à toucher au minimum l’appareil photo/portable. Si vous pouvez utiliser une télécommande ou votre clavier pour contrôler l’appareil photo à distance c’est mieux. Si votre téléphone est bien fixé ou suffisamment stable, vous pourrez utiliser l’écran pour faire les prises de vues.
Erreur 9 : Tout acheter dès le début.
Bien que vous puissiez être très motivé, il vaut mieux commencer sur un premier projet avec un téléphone portable et une application gratuite.
Vous pourrez ensuite évoluer vers un appareil photo reflex (Type DSLR) il vous permettra ainsi d’aller encore plus loin techniquement (profondeur de champs, gestion de la lumière depuis l’appareil photo, changement des objectifs).
L’achat d’un logiciel comme « DragonFrame » peut ensuite être un bon choix.
Pour terminer, vous pouvez également réaliser vous-même certains outils, pour enrichir le mouvement de votre prise de vue .
Erreur 10 : Viser la perfection dès le début.
Il vaut mieux commencer petit à petit, faites vos erreurs, identifiez-les et gommez ces imperfections sur l’animation que vous réaliserez après. Au fil du temps votre animation gagnera en qualité.
Erreur 11 : Ne pas avoir de batterie filaire.
Ce problème concerne principalement l’appareil photo, en effet, si vous n’avez plus de batterie, vous devrez l’enlever de l’appareil, si vous effectuez ce remplacement, vous risquez d’avoir du mouvement dans votre prise de vue.
Pour éviter ces déconvenues, vous pourrez « muscler votre jeu 😉 » en vous procurant un kit adaptateur secteur.
Pour le téléphone mobile, un câble USB connecté de votre téléphone à une prise murale/ un ordinateur/ ou une batterie externe pour téléphone devrait vous assurer une certaine autonomie.
Erreur 12 : mauvais éclairage secondaire.
Si vous coupez la lumière extérieure, vous devrez compenser en utilisant une lumière artificielle, à moins de vouloir réaliser votre animation dans l’obscurité ;).
Vous pouvez utiliser plusieurs sources de lumière pour réaliser votre projet :
- Lampes de bureau (pratique si vous voulez déplacer la source de lumière.)
- Lampes à LED clipsable.
- Diodes électroluminescentes (LED).
- Protège-cahier de couleurs pour réaliser des filtres de couleur devant vos lampes de type LED (si vous faites ça devant une lampe classique, ça risque de fondre ;).
Ces lumières secondaires permettent d’améliorer le rendu général de votre scène, vous pouvez également donner une ambiance particulière à votre décor en utilisant certaines couleurs.